Scribouillages
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Scribouillages
Un de mes premiers textes... Pour un concours, du temps de mes années d'étudiants... 'tention, c'est long...
Parfois au détour d’une irruption du passé dans le présent on se retrouve nez à nez avec un de ces lieux mythiques de son existence, un de ceux que l’on ne croyait jamais oublier, que l’on jugeait fondateur de sa personne. Mais voilà, les années passants dans leur cliché éternel, on en vient à ranger ses souvenirs dans un coin de mémoire. Et on ne se souvient plus. Pourtant la vie que l’on sait ironique et joueuse, ramène un jour nos pas vers de tels lieux. Alors que l’on pénètre sur une place, un peu perdu dans cette ville qui avait abrité nos années d’étudiant et que l’on connaissait si bien, on bute sur un pan entier de mémoire. D’abord confus les souvenirs affluent, avec toujours ces couleurs légèrement passées, cet arrière goût presque imperceptible d’amer, et ce soudain émerveillement lorsqu’on retrouve ici et là une ressemblance avec les scènes figées par le temps. Le moment d’agréable surprise passé, on se surprend à déambuler autour de la place. Le carrousel est toujours là, fermé à cette heure du milieu de soirée. Autrefois, il n’y a pas si longtemps en fait, on avait fait un tour de manège avec les copains, sans avouer que le prétexte du « chiche qu’on le fait ! » ne cachait en réalité qu’une folle envie de chevaucher une de ses effigies qui faisaient encore rêver dans une enfance pas si lointaine mais désormais hors de portée. Le regard s’attarde sur les dorures du manège, les torsades de feuilles jaunes foncées, les nervures de cuivres, les dessins qu’on trouvait naïfs et qui ce soir nous font sourire de plaisir nostalgique, sur le panneaux couleurs crèmes. C’est l’instant où la mémoire, stimulée par les émotions, exhale une bouffée de mélancolie, car on vient de se rappeler… C’est ici, là sur la droite que se dressait le pub…
Les quelques enjambées, courtes, hésitantes, qui séparent le carrousel du pub s’accomplissent comme dans un rêve, exactement comme la première fois où ils sont venus là. Une boule d’angoisse nous étreint fugitivement la gorge, nos yeux soudain se sont remplies de larmes. Pas de ces larmes de tristesses mais de celles qui s’accompagnent d’une délicieuse chair de poule quand le corps et l’esprit pressentent un événement imminent. Le feuillage des arbres bordant ce côté de la place s’agite dans un murmure venu du passé. Il flotte dans l’air un je ne sais quoi de magique. Les lumières nous paraissent tout à coup plus tamisées, le temps nous tire en arrière, voulant à tout prix nous plonger dans les tortures d’un souvenir sépia…
On pénétrait dans le pub par une immense porte vitrée à double battant. Les encadrements vert d’Irlande donnaient un certain cachet à la devanture. Une enseigne frappée d’une harpe jaune gémissait dans les lumières chaudes projetées par la salle principale. Elle était toujours bondée, en mouvement perpétuel, une galaxie dont le centre de gravité n’était autre que le bar. Derrière s’activait une rousse et un blond, les mains jamais inoccupées, constamment pleines de chopes, de verres, de bouteilles. Le brouhaha vrillaient les oreilles mais très vite on s’y habituait, on y participait. Un escalier de bois clair menait à la cave d’où surgissait de temps à autre des rythmes celtes. Y descendre à cette heure tenait de la gageure. L’escalier, encombré de gens ne pouvant pas aller plus loin, craquait dangereusement sans pour autant faire peur à qui que ce soit. Et puis, il y avait l’étage. Peu y montait, car l’animation était en bas. Pour y grimper : un escalier aux larges marches, bien espacées, une main courante recouverte d’une corde rugueuse par endroits, agréable pourtant à d’autres, sous la paume. La première chose qui frappe est cette bibliothèque, on peut s’y servir, à défaut de le faire au bar qui trône dans un coin, silencieux, poussiéreux. Nul n’y a jamais commandé quoique ce soit et nul n’y commandera autre chose. Des tables, un jeu de fléchette, divers objets hétéroclites, des affiches publicitaires du début du siècle, un ou deux tableaux représentant des paysages irlandais, et partout ce bois marron foncé, ces poutres artistiquement nervurées par la nature, forment un décor apaisant. On pourrait croire que le tohu-bohu engendré par la musique et le bar se répercuterait ici. Ce n’est pas le cas. Il devient, par une curiosité architecturale, un léger bruit de fond qui n’est guère dérangeant. L’étage est imprégné d’un parfum de bois mêlé à la bière, à la fois épais et suave, à la douce rugosité de l’écorce d’un chêne liège et à la chaude lumière dorée du houblon. L’endroit n’est éclairé que par les bougies des tables occupées. Dans le fond, face à l’arrondi de la porte-fenêtre de l’entrée du pub, une table épaisse et deux chaises de bois et de corde côtoient un rouet et son panier rempli de pelote de laine de toutes les couleurs. Sur la table, un bougeoir improvisé dans une bouteille de rhum. La cire blanche après avoir joliment recouvert le verre rougeâtre, a coulé sur la table telle la lave d’un volcan. Sur le bois usé par les verres et les coups de torchons rapides, quatre mains se font face. Les unes appartiennent à un homme, les autres à une femme. Les premières sont grandes, aux ongles soignés et bien dessinés, aux doigts un peu courts ; les secondes sont plus petites et mieux proportionnées, à la peau blanche et délicate. Il n’y a personne à part eux. Un œil extérieur les croirait amant, ainsi penchés l’un vers l’autre, leur tête se frôlant dans un silence anxieux. Ce n’est pas encore le cas. Dans un instant la flamme de la bougie va entamer une danse langoureuse. Alors, il lui prendra la main. Plongée dans ses rêves, elle ne le remarquera pas. Il va sourire tristement, prenant cela pour un refus poli. La nuit s’avancera, et les mois avec elle. Il ne voudra rien tenter, dévoré par la peur et l’amour, et puis un soir…
On cligne des yeux. Ce fut là le premier geste, manqué, mais au souvenir si précieux. On est devant le pub à présent. Enfin, ce qui était le pub avant qu’il ne ferme. Les fenêtres badigeonnées de blancs nous narguent. On fait aller la tête, déçu d’avoir perdu la trace physique de ce souvenir. Et puis on hausse les épaules. Le Galway Bay n’est plus, mais Elle, elle est encore là. Une bouffée de joie nous envahit et on a plus qu’une envie : la retrouver, lui dire combien on l’aime, lui rappeler cette scène et l’entendre gentiment se moquer de soi… On reprend sa marche, lentement, les yeux et l’esprit grand ouvert… La porte derrière laquelle ils s’étaient embrassés la première fois est-elle toujours là ? Pourquoi ne pas aller la chercher et y aller avec elle ?
Le Galway Bay
Parfois au détour d’une irruption du passé dans le présent on se retrouve nez à nez avec un de ces lieux mythiques de son existence, un de ceux que l’on ne croyait jamais oublier, que l’on jugeait fondateur de sa personne. Mais voilà, les années passants dans leur cliché éternel, on en vient à ranger ses souvenirs dans un coin de mémoire. Et on ne se souvient plus. Pourtant la vie que l’on sait ironique et joueuse, ramène un jour nos pas vers de tels lieux. Alors que l’on pénètre sur une place, un peu perdu dans cette ville qui avait abrité nos années d’étudiant et que l’on connaissait si bien, on bute sur un pan entier de mémoire. D’abord confus les souvenirs affluent, avec toujours ces couleurs légèrement passées, cet arrière goût presque imperceptible d’amer, et ce soudain émerveillement lorsqu’on retrouve ici et là une ressemblance avec les scènes figées par le temps. Le moment d’agréable surprise passé, on se surprend à déambuler autour de la place. Le carrousel est toujours là, fermé à cette heure du milieu de soirée. Autrefois, il n’y a pas si longtemps en fait, on avait fait un tour de manège avec les copains, sans avouer que le prétexte du « chiche qu’on le fait ! » ne cachait en réalité qu’une folle envie de chevaucher une de ses effigies qui faisaient encore rêver dans une enfance pas si lointaine mais désormais hors de portée. Le regard s’attarde sur les dorures du manège, les torsades de feuilles jaunes foncées, les nervures de cuivres, les dessins qu’on trouvait naïfs et qui ce soir nous font sourire de plaisir nostalgique, sur le panneaux couleurs crèmes. C’est l’instant où la mémoire, stimulée par les émotions, exhale une bouffée de mélancolie, car on vient de se rappeler… C’est ici, là sur la droite que se dressait le pub…
Les quelques enjambées, courtes, hésitantes, qui séparent le carrousel du pub s’accomplissent comme dans un rêve, exactement comme la première fois où ils sont venus là. Une boule d’angoisse nous étreint fugitivement la gorge, nos yeux soudain se sont remplies de larmes. Pas de ces larmes de tristesses mais de celles qui s’accompagnent d’une délicieuse chair de poule quand le corps et l’esprit pressentent un événement imminent. Le feuillage des arbres bordant ce côté de la place s’agite dans un murmure venu du passé. Il flotte dans l’air un je ne sais quoi de magique. Les lumières nous paraissent tout à coup plus tamisées, le temps nous tire en arrière, voulant à tout prix nous plonger dans les tortures d’un souvenir sépia…
On pénétrait dans le pub par une immense porte vitrée à double battant. Les encadrements vert d’Irlande donnaient un certain cachet à la devanture. Une enseigne frappée d’une harpe jaune gémissait dans les lumières chaudes projetées par la salle principale. Elle était toujours bondée, en mouvement perpétuel, une galaxie dont le centre de gravité n’était autre que le bar. Derrière s’activait une rousse et un blond, les mains jamais inoccupées, constamment pleines de chopes, de verres, de bouteilles. Le brouhaha vrillaient les oreilles mais très vite on s’y habituait, on y participait. Un escalier de bois clair menait à la cave d’où surgissait de temps à autre des rythmes celtes. Y descendre à cette heure tenait de la gageure. L’escalier, encombré de gens ne pouvant pas aller plus loin, craquait dangereusement sans pour autant faire peur à qui que ce soit. Et puis, il y avait l’étage. Peu y montait, car l’animation était en bas. Pour y grimper : un escalier aux larges marches, bien espacées, une main courante recouverte d’une corde rugueuse par endroits, agréable pourtant à d’autres, sous la paume. La première chose qui frappe est cette bibliothèque, on peut s’y servir, à défaut de le faire au bar qui trône dans un coin, silencieux, poussiéreux. Nul n’y a jamais commandé quoique ce soit et nul n’y commandera autre chose. Des tables, un jeu de fléchette, divers objets hétéroclites, des affiches publicitaires du début du siècle, un ou deux tableaux représentant des paysages irlandais, et partout ce bois marron foncé, ces poutres artistiquement nervurées par la nature, forment un décor apaisant. On pourrait croire que le tohu-bohu engendré par la musique et le bar se répercuterait ici. Ce n’est pas le cas. Il devient, par une curiosité architecturale, un léger bruit de fond qui n’est guère dérangeant. L’étage est imprégné d’un parfum de bois mêlé à la bière, à la fois épais et suave, à la douce rugosité de l’écorce d’un chêne liège et à la chaude lumière dorée du houblon. L’endroit n’est éclairé que par les bougies des tables occupées. Dans le fond, face à l’arrondi de la porte-fenêtre de l’entrée du pub, une table épaisse et deux chaises de bois et de corde côtoient un rouet et son panier rempli de pelote de laine de toutes les couleurs. Sur la table, un bougeoir improvisé dans une bouteille de rhum. La cire blanche après avoir joliment recouvert le verre rougeâtre, a coulé sur la table telle la lave d’un volcan. Sur le bois usé par les verres et les coups de torchons rapides, quatre mains se font face. Les unes appartiennent à un homme, les autres à une femme. Les premières sont grandes, aux ongles soignés et bien dessinés, aux doigts un peu courts ; les secondes sont plus petites et mieux proportionnées, à la peau blanche et délicate. Il n’y a personne à part eux. Un œil extérieur les croirait amant, ainsi penchés l’un vers l’autre, leur tête se frôlant dans un silence anxieux. Ce n’est pas encore le cas. Dans un instant la flamme de la bougie va entamer une danse langoureuse. Alors, il lui prendra la main. Plongée dans ses rêves, elle ne le remarquera pas. Il va sourire tristement, prenant cela pour un refus poli. La nuit s’avancera, et les mois avec elle. Il ne voudra rien tenter, dévoré par la peur et l’amour, et puis un soir…
On cligne des yeux. Ce fut là le premier geste, manqué, mais au souvenir si précieux. On est devant le pub à présent. Enfin, ce qui était le pub avant qu’il ne ferme. Les fenêtres badigeonnées de blancs nous narguent. On fait aller la tête, déçu d’avoir perdu la trace physique de ce souvenir. Et puis on hausse les épaules. Le Galway Bay n’est plus, mais Elle, elle est encore là. Une bouffée de joie nous envahit et on a plus qu’une envie : la retrouver, lui dire combien on l’aime, lui rappeler cette scène et l’entendre gentiment se moquer de soi… On reprend sa marche, lentement, les yeux et l’esprit grand ouvert… La porte derrière laquelle ils s’étaient embrassés la première fois est-elle toujours là ? Pourquoi ne pas aller la chercher et y aller avec elle ?
Re: Scribouillages
Très très bien écrit.......on voit qu'on a affaire à un prof.....je me moques. Non vraiment bravo!
Adrenaline- Boucs sacrés
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Re: Scribouillages
J'accroche pas beaucoup aux textes avec des descriptions interminables, je ne serai donc pas un bon critique sur l'action. Mais je dois avouer que c'est écrit avec beaucoup de tact et de talent. Je suis tres content de n'avoir relevé qu'une seule faute d'orthographe......... ( ben ouais quoi, j'suis pas prof moi ! :korn:
Rackaël- Thor
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Re: Scribouillages
Merci bien ! Une faute, erf, pour un prof d'histoire, c'est impardonnable, je vais devoir me fouetter ce soir... Bon, la prochaine fois, hop, un petit texte d'action... enfin, dans deux mois...
Re: Scribouillages
Une petite nouvelle qui date maintenant... mais quand j'ai vu le bonzaï d'Adrenaline... Puis je l'utiliser en illustration si jamais un jour je trouve un fanzine preneur ?
Voici la nouvelle :
« Je vais vous raconter une histoire. Ce n’est ni un conte ni une histoire d’horreur, simplement une tranche de vie, où plutôt la fin d’une vie. Nous somme au milieu des années quatre-vingts, dans la ville de Lourdes, dans le sud de la France. C’est une ville de pèlerinage, mais cela vous le savez, et là n’est pas le sujet. Je venais d’arriver dans la cité mariale, pour un séjour de quelques jours, le temps d’inspecter les professeurs du coin. J’ai profité du premier jour pour visiter la ville. Je ne l’ai pas trouvé belle. Et je ne voulais pas descendre aux sanctuaires. Au détour d’une promenade, je suis tombé sur une devanture qui m’intrigua au plus haut point. Le magasin semblait étroit, avec une petite porte rouge et une minuscule vitrine aux vitres sales qui tentait vainement d’exposer quelques livres aux passants. Il y avait là des numéros du Petit Journal accrochés à des fils tendus à mi-hauteur par des pinces à linges en bois, des livres reliés en cuir aux dorures élégantes, des partitions, des gravures, et autre papiers. Conquis, je poussais la porte. Une clochette annonça mon intrusion. Il fallait baisser la tête et descendre deux marches. Je refermais la porte. Il faisait sombre. Tout n’était qu’ombres et pénombres. La vitre sale semblait la seule source lumineuse. J’hésitais. Une odeur acide flottait dans l’air, très vite remplacée par un arôme de thé vert caractéristique. Il n’y avait qu’une seule pièce. Des livres montaient à l’assaut du plafond. Dans le coin gauche se dressait un secrétaire, comme ceux que l’on voit dans les films historique traitant de la période napoléonienne. Une lampe à l’abat-jour couleur sépia déversait une faible lumière. J’apercevais une forme voûtée, occupée selon toute vraisemblance à écrire. La personne ne semblait pas consciente de ma présence. Je haussais les épaules. Des tas de livres emplissaient des bacs au milieu de la pièce, créant un véritable labyrinthe. Deux échelles étaient appuyées contre les murs pour permettre d’atteindre les rayonnages les plus hauts. Je décidais de fouiner un peu. Un rayon attira mon attention car rangé avec un soin particulier. Qu’elle ne fut pas ma surprise en découvrant de magnifiques ouvrages en cuir rouge, ornés d’images dorées. J’en ouvris un délicatement. La tranche craqua légèrement. Les pages ouvertes exhalèrent un doux parfum de cerises. Il s’agissait d’une édition originale du Tour du monde en 80 jours, le premier livre que j’avais lu en entier. Je caressais l’illustration d’or de la pulpe des doigts. Je sentais le relief de la gravure. Je n’en revenais pas. Après vérification l’œuvre de Jules Verne était au complet, sous mes yeux, en édition originale. Depuis mes années d’étudiants à Paris, je recherchais avec une passion toujours présente une bible illustrée par Gustave Doré. Une originale je veux dire. Je dénichais le rayon des bibles. Il y en avait des centaines, mais aucune de Doré. Mais là, négligemment appuyé contre une petite table, il y avait un carton à dessin sur lequel était inscrit dans une écriture d’écolier du début du siècle Gustave Doré. D’un geste craintif et soigneux j’ouvris le carton. J’eus le souffle coupé. Sous mes yeux Jacob livrait son combat titanesque avec l’ange. La puissance qui se dégageait de cette gravure protégée pas un fin papier calque me tétanisait. C’était un original, je le savais. Peu importait le prix, je devais l’acquérir. Le carton sous le bras je me suis dirigé vers le secrétaire. A mesure que je me rapprochais je distinguais mieux la forme penchée sur le bureau. C’était une vieille femme, aux cheveux blancs remontés en chignon sur le dessus de sa tête. Elle n’écrivait pas comme je le croyais. Une de ses mains, armée de ciseaux taillait un bonsaï. Ses gestes étaient sûrs, malgré un tremblement certain. L’arbre semblait aussi vieux qu’elle, voire plus. Il était magnifique, le tronc tordu supportant une ramure qui s’étalait tel une brume s’effilochant au lever du soleil. Il ressemblait à une estampe japonaise. La vieille tourna lentement la tête vers moi. Ses yeux gris me souriaient derrière un magnifique visage ridé. Cette femme avait du être belle. Sa bouche s’étira en un sourire de bienvenue. Elle haussa un sourcil interrogateur. J’ai toujours été impressionné par les gens capable d’un tel prodige. Je voulais lui acheter la gravure. Elle hocha la tête et me demanda si j’aimais les bonsaï. Je fus obligé d’avouer mon ignorance pour de tels arbres. Elle entreprit alors de m’expliquer le monde des arbres nains. Ce fut intéressant. Sa voix douce, un peu éraillée me dévoilait un monde qui m’était inconnu. J’écoutais avec respect. Ses yeux brillants de malice ne me quittaient pas. Et puis elle s’est tue. Sa tête se pencha vers le haut. Elle rêvait. Cela lui arriva plusieurs fois durant la conversation. Elle n’en perdait pas pour autant le fil. Et puis elle m’invita à m’asseoir, me tendit une tasse de thé et me conta l’histoire de son bonsaï.
Quand elle avait eu trente ans, son mari lui avait offert ce bonsaï. Quelques années auparavant elle lui en avait offert un mais ce dernier n’avait pas survécu car le jeune homme ne savait pas s’occuper d’un arbre si fragile. Il ne se le pardonnait pas. Alors, un jour il était arrivé avec un pot et le jeune bonsaï. Ensemble ils l’avaient choyé, pris soin de lui. Le bonsaï avait voyagé avec eux, toujours résistant. Il devint peu à peu le symbole de leur amour, de leur passion jamais éteinte. Leurs enfants lorsqu’ils eurent l’âge, se joignirent à eux pour prendre soin du petit arbre. Ils avaient vieilli ensemble. Puis vint un jour où son mari partit vers d’autres cieux, il y avait plus de cinq ans déjà. Elle était restée seule avec pour seul compagnon le bonsaï. Elle ne voulait pas vivre avec ses enfants, ne voulait pas être une charge. Et puis cette boutique était son œuvre à elle quand ils avaient pris leur retraite.
La journée avait défilé. La pièce était désormais la chasse gardé de la pénombre. La petite lampe tentait vaillamment de lutter contre les ténèbres envahissantes. Je pris conscience de la nuit tombante et m’éveillais comme au sortir d’un songe. La petite vieille caressait son bonsaï. Emporté par je ne sais quel sentiment je fis de même. Elle eut un petit rire et se pencha vers moi pour déposer un baiser sur ma joue. Dans un murmure elle me dit de prendre la gravure, elle me la donnait. Son mari aimait par dessus tout Gustave Doré et il avait dégotté cette gravure dans un vide grenier. Il ne l’avait même pas payé. Et pourtant c’était une originale. Ils l’avaient fait expertiser. Le certificat était dans le carton à dessin. Elle voyait bien que je ne pouvais me résoudre à ne pas payer. Elle réclama pour seul paiement un baiser sur la joue, ce que je fis de bon cœur. Elle rigola. Je dus partir. Avant de franchir la porte, je me retournais. Elle était toujours penchée au-dessus de son bonsaï. Une mèche de cheveux blancs pendait sur son front. Un îlot de lumière sépia silencieux, comme ses anciennes photos jaunies par le temps. Je fermais derrière moi.
La petite boutique n’existe plus. Une sorte d’épicerie tenue par deux vieilles acariâtres l’a remplacée. La petite vieille a rejoint son amour pour l’éternité. D’après les gens qui la connaissaient, lorsque Rachel s’est éteinte, son bonsaï était auprès d’elle. Il arrive parfois des choses étranges dans des moments si tragiques. Les présents sont catégoriques : au moment où Rachel nous quittait, les feuilles ont jaunis, une puis deux, puis une multitudes d’entre elles se sont détachées d’un petit arbre déjà rabougris, désormais sec et mort, pour s’envoler par la fenêtre grande ouverte. »
Voici la nouvelle :
Le Bonsaï
« Je vais vous raconter une histoire. Ce n’est ni un conte ni une histoire d’horreur, simplement une tranche de vie, où plutôt la fin d’une vie. Nous somme au milieu des années quatre-vingts, dans la ville de Lourdes, dans le sud de la France. C’est une ville de pèlerinage, mais cela vous le savez, et là n’est pas le sujet. Je venais d’arriver dans la cité mariale, pour un séjour de quelques jours, le temps d’inspecter les professeurs du coin. J’ai profité du premier jour pour visiter la ville. Je ne l’ai pas trouvé belle. Et je ne voulais pas descendre aux sanctuaires. Au détour d’une promenade, je suis tombé sur une devanture qui m’intrigua au plus haut point. Le magasin semblait étroit, avec une petite porte rouge et une minuscule vitrine aux vitres sales qui tentait vainement d’exposer quelques livres aux passants. Il y avait là des numéros du Petit Journal accrochés à des fils tendus à mi-hauteur par des pinces à linges en bois, des livres reliés en cuir aux dorures élégantes, des partitions, des gravures, et autre papiers. Conquis, je poussais la porte. Une clochette annonça mon intrusion. Il fallait baisser la tête et descendre deux marches. Je refermais la porte. Il faisait sombre. Tout n’était qu’ombres et pénombres. La vitre sale semblait la seule source lumineuse. J’hésitais. Une odeur acide flottait dans l’air, très vite remplacée par un arôme de thé vert caractéristique. Il n’y avait qu’une seule pièce. Des livres montaient à l’assaut du plafond. Dans le coin gauche se dressait un secrétaire, comme ceux que l’on voit dans les films historique traitant de la période napoléonienne. Une lampe à l’abat-jour couleur sépia déversait une faible lumière. J’apercevais une forme voûtée, occupée selon toute vraisemblance à écrire. La personne ne semblait pas consciente de ma présence. Je haussais les épaules. Des tas de livres emplissaient des bacs au milieu de la pièce, créant un véritable labyrinthe. Deux échelles étaient appuyées contre les murs pour permettre d’atteindre les rayonnages les plus hauts. Je décidais de fouiner un peu. Un rayon attira mon attention car rangé avec un soin particulier. Qu’elle ne fut pas ma surprise en découvrant de magnifiques ouvrages en cuir rouge, ornés d’images dorées. J’en ouvris un délicatement. La tranche craqua légèrement. Les pages ouvertes exhalèrent un doux parfum de cerises. Il s’agissait d’une édition originale du Tour du monde en 80 jours, le premier livre que j’avais lu en entier. Je caressais l’illustration d’or de la pulpe des doigts. Je sentais le relief de la gravure. Je n’en revenais pas. Après vérification l’œuvre de Jules Verne était au complet, sous mes yeux, en édition originale. Depuis mes années d’étudiants à Paris, je recherchais avec une passion toujours présente une bible illustrée par Gustave Doré. Une originale je veux dire. Je dénichais le rayon des bibles. Il y en avait des centaines, mais aucune de Doré. Mais là, négligemment appuyé contre une petite table, il y avait un carton à dessin sur lequel était inscrit dans une écriture d’écolier du début du siècle Gustave Doré. D’un geste craintif et soigneux j’ouvris le carton. J’eus le souffle coupé. Sous mes yeux Jacob livrait son combat titanesque avec l’ange. La puissance qui se dégageait de cette gravure protégée pas un fin papier calque me tétanisait. C’était un original, je le savais. Peu importait le prix, je devais l’acquérir. Le carton sous le bras je me suis dirigé vers le secrétaire. A mesure que je me rapprochais je distinguais mieux la forme penchée sur le bureau. C’était une vieille femme, aux cheveux blancs remontés en chignon sur le dessus de sa tête. Elle n’écrivait pas comme je le croyais. Une de ses mains, armée de ciseaux taillait un bonsaï. Ses gestes étaient sûrs, malgré un tremblement certain. L’arbre semblait aussi vieux qu’elle, voire plus. Il était magnifique, le tronc tordu supportant une ramure qui s’étalait tel une brume s’effilochant au lever du soleil. Il ressemblait à une estampe japonaise. La vieille tourna lentement la tête vers moi. Ses yeux gris me souriaient derrière un magnifique visage ridé. Cette femme avait du être belle. Sa bouche s’étira en un sourire de bienvenue. Elle haussa un sourcil interrogateur. J’ai toujours été impressionné par les gens capable d’un tel prodige. Je voulais lui acheter la gravure. Elle hocha la tête et me demanda si j’aimais les bonsaï. Je fus obligé d’avouer mon ignorance pour de tels arbres. Elle entreprit alors de m’expliquer le monde des arbres nains. Ce fut intéressant. Sa voix douce, un peu éraillée me dévoilait un monde qui m’était inconnu. J’écoutais avec respect. Ses yeux brillants de malice ne me quittaient pas. Et puis elle s’est tue. Sa tête se pencha vers le haut. Elle rêvait. Cela lui arriva plusieurs fois durant la conversation. Elle n’en perdait pas pour autant le fil. Et puis elle m’invita à m’asseoir, me tendit une tasse de thé et me conta l’histoire de son bonsaï.
Quand elle avait eu trente ans, son mari lui avait offert ce bonsaï. Quelques années auparavant elle lui en avait offert un mais ce dernier n’avait pas survécu car le jeune homme ne savait pas s’occuper d’un arbre si fragile. Il ne se le pardonnait pas. Alors, un jour il était arrivé avec un pot et le jeune bonsaï. Ensemble ils l’avaient choyé, pris soin de lui. Le bonsaï avait voyagé avec eux, toujours résistant. Il devint peu à peu le symbole de leur amour, de leur passion jamais éteinte. Leurs enfants lorsqu’ils eurent l’âge, se joignirent à eux pour prendre soin du petit arbre. Ils avaient vieilli ensemble. Puis vint un jour où son mari partit vers d’autres cieux, il y avait plus de cinq ans déjà. Elle était restée seule avec pour seul compagnon le bonsaï. Elle ne voulait pas vivre avec ses enfants, ne voulait pas être une charge. Et puis cette boutique était son œuvre à elle quand ils avaient pris leur retraite.
La journée avait défilé. La pièce était désormais la chasse gardé de la pénombre. La petite lampe tentait vaillamment de lutter contre les ténèbres envahissantes. Je pris conscience de la nuit tombante et m’éveillais comme au sortir d’un songe. La petite vieille caressait son bonsaï. Emporté par je ne sais quel sentiment je fis de même. Elle eut un petit rire et se pencha vers moi pour déposer un baiser sur ma joue. Dans un murmure elle me dit de prendre la gravure, elle me la donnait. Son mari aimait par dessus tout Gustave Doré et il avait dégotté cette gravure dans un vide grenier. Il ne l’avait même pas payé. Et pourtant c’était une originale. Ils l’avaient fait expertiser. Le certificat était dans le carton à dessin. Elle voyait bien que je ne pouvais me résoudre à ne pas payer. Elle réclama pour seul paiement un baiser sur la joue, ce que je fis de bon cœur. Elle rigola. Je dus partir. Avant de franchir la porte, je me retournais. Elle était toujours penchée au-dessus de son bonsaï. Une mèche de cheveux blancs pendait sur son front. Un îlot de lumière sépia silencieux, comme ses anciennes photos jaunies par le temps. Je fermais derrière moi.
La petite boutique n’existe plus. Une sorte d’épicerie tenue par deux vieilles acariâtres l’a remplacée. La petite vieille a rejoint son amour pour l’éternité. D’après les gens qui la connaissaient, lorsque Rachel s’est éteinte, son bonsaï était auprès d’elle. Il arrive parfois des choses étranges dans des moments si tragiques. Les présents sont catégoriques : au moment où Rachel nous quittait, les feuilles ont jaunis, une puis deux, puis une multitudes d’entre elles se sont détachées d’un petit arbre déjà rabougris, désormais sec et mort, pour s’envoler par la fenêtre grande ouverte. »
Dernière édition par le Dim 18 Mar 2007, 10:38, édité 2 fois
Re: Scribouillages
J'aime beaucoup cette histoire.....alors ce sera avec beaucoup de plaisir que je te donnerai mon dessin comme illustration.....merci
Adrenaline- Boucs sacrés
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Re: Scribouillages
Tres belle écriture, mais comme je l'ai eu dit sur d'autres textes, je serais mauvais juge car j'ai beaucoup de mal avec les descriptions qui n'en finissent plus j'en fini même par moment par sauter certaines lignes.
Juste un petit détail: "Quelle fut ma surprise en découvrant de magnifiques ouvrages reliés de cuir rouge, ornés d’images dorées" ( j'en profite pour corriger les fautes hé hé hé)
Je trouve l'expression un peu maladroitement exagérée dans le texte, il sait même pas encore ce que c'est qu'il est déjà "surpris" parce qu'il voit 2 livres dans une bibliothèque ( ca aurait été deux zebres je dis pas).
Sinon....... comme les filles, j'aime beaucoup.
Juste un petit détail: "Quelle fut ma surprise en découvrant de magnifiques ouvrages reliés de cuir rouge, ornés d’images dorées" ( j'en profite pour corriger les fautes hé hé hé)
Je trouve l'expression un peu maladroitement exagérée dans le texte, il sait même pas encore ce que c'est qu'il est déjà "surpris" parce qu'il voit 2 livres dans une bibliothèque ( ca aurait été deux zebres je dis pas).
Sinon....... comme les filles, j'aime beaucoup.
Rackaël- Thor
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Re: Scribouillages
Merci pour les compliments
Rack : "Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant de magnifiques ouvrages de cuir rouge, ornés d’images dorées"
Si, il sait ce que c'est. A travers cette phrase on le sait. Tu te poses la bonne question : comment peut-il ressentir de la surprise alors qu'il ne fait que les apercevoir... Car il connaît ce genre d'ouvrage très particulier et assez recherché. Merci pour la remarque et le compliment. Maintenant, je vais essayer d'en faire un scénar bd pour ceux qui aiment travailler les ambiances feutrées.
Rack : "Quelle ne fut pas ma surprise en découvrant de magnifiques ouvrages de cuir rouge, ornés d’images dorées"
Si, il sait ce que c'est. A travers cette phrase on le sait. Tu te poses la bonne question : comment peut-il ressentir de la surprise alors qu'il ne fait que les apercevoir... Car il connaît ce genre d'ouvrage très particulier et assez recherché. Merci pour la remarque et le compliment. Maintenant, je vais essayer d'en faire un scénar bd pour ceux qui aiment travailler les ambiances feutrées.
Re: Scribouillages
Isangeles> C'est pas celle la la faute,( sens positif ou double négation c'est du pareil au même)... toi t'as noté: Qu’elle ne fut pas ma surprise.... si tu vois pas une faute là dedans, je t'enverrai pas mes filles en classe!
Mais le débat n'est pas là.... je trouvais juste que ca faisait tiré par les cheveux....... mais ca reste un avis personnel !
Mais le débat n'est pas là.... je trouvais juste que ca faisait tiré par les cheveux....... mais ca reste un avis personnel !
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Re: Scribouillages
Effectivement, grosse coquille... mea culpa... je m'incline bien bas et tout et tout...
Re: Scribouillages
Bravo! c'est une trés belle histoire ,j'aime beaucoup et ton ecriture est agréable.
Moi j'aime bien les détails !!
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Re: Scribouillages
Bonnn, je suis avant tout débutant scénariste... que je vous donne un peu des nouvelles de mes projets. Alors... un scénario chez Beulette, quand elle aura le temps et l'envie, c'est pour le fun !
Je bosse surtout sur le scénario suivant :
Titre : (provisoire) L’île Baker
Genre : contemporain fantastique, Hiver 1906 et 1956
Public : ado, adulte
Format : A définir (mais certainement une série)
Style recherché : celui qui conviendra le mieux ^^
Lien : A activer : fiches des personnages, des lieux, historique…
Pitch : Chili, hiver 1906. Dans l’extrême sud du pays, une île dans une baie. Des hommes portant des mouchoirs sur le visage enterrent de nuit et dans le froid 120 corps, allongés sur des barges.
1956, Chili, Santiago. Un agent du gouvernement est chargé d’enquêter sur une série de meurtres suspects dans la région des lacs. La piste le mènera tout droit vers l’île Baker, aussi connue par les habitants du coin sous le nom de « La Isla de los Muertos » (l’île des morts). Et cette piste ne semble avoir qu’une seule issue : la Mort…
Je bosse surtout sur le scénario suivant :
Titre : (provisoire) L’île Baker
Genre : contemporain fantastique, Hiver 1906 et 1956
Public : ado, adulte
Format : A définir (mais certainement une série)
Style recherché : celui qui conviendra le mieux ^^
Lien : A activer : fiches des personnages, des lieux, historique…
Pitch : Chili, hiver 1906. Dans l’extrême sud du pays, une île dans une baie. Des hommes portant des mouchoirs sur le visage enterrent de nuit et dans le froid 120 corps, allongés sur des barges.
1956, Chili, Santiago. Un agent du gouvernement est chargé d’enquêter sur une série de meurtres suspects dans la région des lacs. La piste le mènera tout droit vers l’île Baker, aussi connue par les habitants du coin sous le nom de « La Isla de los Muertos » (l’île des morts). Et cette piste ne semble avoir qu’une seule issue : la Mort…
Re: Scribouillages
tiens d'ailleurs ça avance, demain je pense finir les croquis première et deuxième version et je t'en reparle
ben dis donc il est pas très joyeux ton petit dernier ; )
ben dis donc il est pas très joyeux ton petit dernier ; )
Re: Scribouillages
Pour le moment j'ai deux contacts pour le dessin. Ils sont hélas déjà engagés sur d'autres projets, mais ce qui est positif, c'est que l'un est déjà édité et l'autre a un contrat chez un éditeur. Bref, content que ça plaise.
Je vais présenter le dossier chez des éditeurs dans quelques semaines, le temps de terminer la scénarisation. Même si sans dessinateur il a peu de chance d'être pris... Enfin, nous verrons bien.
Le plus dur est le découpage. Les éditeurs me demandent trois à cinq planches découpées pour voir la progression. Ils demandent aussi le scénario en story-board (pas tous, mais bon...). Bref, je galère... mais c'est instructif !
Je vais présenter le dossier chez des éditeurs dans quelques semaines, le temps de terminer la scénarisation. Même si sans dessinateur il a peu de chance d'être pris... Enfin, nous verrons bien.
Le plus dur est le découpage. Les éditeurs me demandent trois à cinq planches découpées pour voir la progression. Ils demandent aussi le scénario en story-board (pas tous, mais bon...). Bref, je galère... mais c'est instructif !
Re: Scribouillages
tu as les sections scénaristes chez les éditeurs.. tu n'as aucun besoin de te présenter avec un dessinateur.. eux t'en fourniront un qui sera disponible et susceptible de convenir au scénar.. si le scénar est retenu bien sur..
Re: Scribouillages
Voici donc la première planche. A vous de juger... j'ai beaucoup de mal à découper...
Planche 1 : Prologue
Situation : une cabane en rondin sur une colline. Beau temps. On aperçoit les Andes loin en arrière plan. On devine une forêt en arrière-plan, vers la gauche de l’image.
Une seule case sur la bande. Case 1 : Plan d’ensemble (panoramique)
Une maison de pionnier, en rondin de bois. Le soir tombe. La fumée s’échappe de la cheminée en arabesques paresseuses. Un homme transporte du bois vers la maison. Il est vieux, sec. Typé européen, buriné par le temps. Il porte un béret basque, des habits chauds mais en mauvais état.
2eme bande : 3 cases
Case 2 : Plan d’ensemble.
Le décor intérieur de la bicoque. Tout ce que l’on peut trouver dans la maison d’un vieux pionnier qui vit de l’exploitation du bois.
Case 3 : Plan moyen.
Le vieux est accroupi. Il range son bois à côté de la cheminée.
Case 4 : Plan rapproché.
Il tourne soudain la tête, intrigué, un peu apeuré…
3eme bande : Une très grande case et à l’intérieur de cette grande case, 3 autres cases (voir schéma).
Case 5 : Plan d’ensemble. L’intérieur de la bicoque, du sang sur les murs et objets.
Case 5.1 1/3 de la case 5, en hauteur, plan moyen.
Une silhouette menaçante dans l’encadrement de la porte. Elle porte à la main droite une arme typique des indiens Mapuche. La silhouette est en contre jour.
Case 5.2 1/3 de la case, mais plus petite que la précédente, au milieu, plan américain. La silhouette en contre-plongée. Elle attaque, le casse-tête levé haut, prêt à frapper
Case 5.3, dernier tiers. Elle ne fait que la moitié de la deuxième. Gros plan sur le visage du vieux. Ses traits sont déformés par l’horreur et la mort. Sur son front, un symbole indien tracé avec du sang.
et le petit schéma pour mieux visualiser.
Planche 1 : Prologue
Situation : une cabane en rondin sur une colline. Beau temps. On aperçoit les Andes loin en arrière plan. On devine une forêt en arrière-plan, vers la gauche de l’image.
Une seule case sur la bande. Case 1 : Plan d’ensemble (panoramique)
Une maison de pionnier, en rondin de bois. Le soir tombe. La fumée s’échappe de la cheminée en arabesques paresseuses. Un homme transporte du bois vers la maison. Il est vieux, sec. Typé européen, buriné par le temps. Il porte un béret basque, des habits chauds mais en mauvais état.
2eme bande : 3 cases
Case 2 : Plan d’ensemble.
Le décor intérieur de la bicoque. Tout ce que l’on peut trouver dans la maison d’un vieux pionnier qui vit de l’exploitation du bois.
Case 3 : Plan moyen.
Le vieux est accroupi. Il range son bois à côté de la cheminée.
Case 4 : Plan rapproché.
Il tourne soudain la tête, intrigué, un peu apeuré…
3eme bande : Une très grande case et à l’intérieur de cette grande case, 3 autres cases (voir schéma).
Case 5 : Plan d’ensemble. L’intérieur de la bicoque, du sang sur les murs et objets.
Case 5.1 1/3 de la case 5, en hauteur, plan moyen.
Une silhouette menaçante dans l’encadrement de la porte. Elle porte à la main droite une arme typique des indiens Mapuche. La silhouette est en contre jour.
Case 5.2 1/3 de la case, mais plus petite que la précédente, au milieu, plan américain. La silhouette en contre-plongée. Elle attaque, le casse-tête levé haut, prêt à frapper
Case 5.3, dernier tiers. Elle ne fait que la moitié de la deuxième. Gros plan sur le visage du vieux. Ses traits sont déformés par l’horreur et la mort. Sur son front, un symbole indien tracé avec du sang.
et le petit schéma pour mieux visualiser.
Re: Scribouillages
C'est bon tout ça ! Ca donne envie de s'essayer à en faire une version juste pour le fun ^^
Re: Scribouillages
Chiche ! Allez, hop, si l'envie vous vient, n'hésitez pas ! (et si vous avez besoin de la docs pour dessiner par exemple le casse-tête, ou des images des paysages, n'hésitez pas à me le demander par MP)
Re: Scribouillages
Et voici le deuxième scénario. Les racines de mon imaginaire plongent dans la science-fiction. Comment lui resister ? Alors voilà le tout premier scénario dans l'ordre d'écriture.
Il cherche lui aussi un dessinateur
Titre : Les Derniers
Genre :Science Fiction / Anticipation
Public : ado, adulte
Format : Série.
Style recherché : celui qui conviendra le mieux (Manga très adapté).
Références : Kim Stanley Robinson (Trilogie Martienne, Le Rivage Oublié…), Planètes, Soleil Vert…
Pitch : La paix mondiale est enfin là. L’humanité semble enfin avoir pris conscience que sa planète est un écrin jusque là unique. L’heure est au développement spatial. Alors que les bases lunaires préparent le prochain palier de l’aventure humaine dans l’espace, la flotte minière basée en orbite autour de Jupiter ne répond plus. La mission de secours est le prétexte rêvé pour utiliser le dernier bijoux des ingénieurs. Ce qui sera découvert plongera l’Humanité dans une guerre qu’elle est loin de pouvoir mener…
Il cherche lui aussi un dessinateur
Titre : Les Derniers
Genre :Science Fiction / Anticipation
Public : ado, adulte
Format : Série.
Style recherché : celui qui conviendra le mieux (Manga très adapté).
Références : Kim Stanley Robinson (Trilogie Martienne, Le Rivage Oublié…), Planètes, Soleil Vert…
Pitch : La paix mondiale est enfin là. L’humanité semble enfin avoir pris conscience que sa planète est un écrin jusque là unique. L’heure est au développement spatial. Alors que les bases lunaires préparent le prochain palier de l’aventure humaine dans l’espace, la flotte minière basée en orbite autour de Jupiter ne répond plus. La mission de secours est le prétexte rêvé pour utiliser le dernier bijoux des ingénieurs. Ce qui sera découvert plongera l’Humanité dans une guerre qu’elle est loin de pouvoir mener…
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